Chronique Terrienne n°139
On parle beaucoup du chômage, on parle beaucoup moins des chômeurs. Vivre l’exclusion du monde de l’emploi est souvent une épreuve. Pour certains, connaissant un souci personnel en même temps, la tournure des choses devient alors très difficile, voire dramatique. D’autres, face au peu de retour du marché de l’emploi, doivent revoir leurs prétentions à la baisse (25-30% de rémunération en moins n’est pas un fait isolé). 80% des postes du marché émergé en France sont aujourd’hui proposés en contrats précaires (not. CDD). Donc il n’est pas aisé de rebondir et souvent le candidat doit "exploiter" plusieurs postes pour remonter progressivement la pente (y mettant ainsi des années).
Sans identité professionnelle dans la vie sociale, le chômeur est également inemployé en littérature ; "exclu de l’imaginaire romanesque, généralement condamné à l’inexistence,
même fictive !" nous dit la revue Esprit* qui a utilisé la fiction, avec 8 auteurs, "pour redonner de la chair aux mots et aux gens et combattre le chiffre".
Si certains chômeurs ont connu un certain succès littéraire, beaucoup prennent également la plume dans cette transition délicate qui impacte généralement tous les compartiments de sa vie. Je vous propose les 3 témoignages suivants car ce sont des tribulations racontées avec humour, c'est drôle et féroce à la fois :
- "On vous rappellera". Sophie Talneau (Hachette Littératures – 2005)
- "Journal d’une quadra DRH au chômage". Soizic Navalo (Demos-Oasys – 2013)
- "Au bouleau, chômette". Alexandra Le Dauphin (La boîte à Pandore 2014)
JMP
* "Peut-on raconter le chômage ?"(parler du chômage autrement qu’avec des chiffres - Esprit nov. 2014)
Transitions de carrière et accompagnement du changement : Communication, management, efficacité pro., coaching, croissance identitaire... L'Entrepreneuriat, la relation au travail, l'évolution et la mobilité professionnelle... L'Entreprise, les Hommes, la Vie : bref, le CyberCarnet de JMP ! (depuis 2007)
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mardi 31 mars 2015
dimanche 13 avril 2008
Sale ère
Le revenu annuel salarial net moyen (secteurs public et privé) a stagné depuis trente ans.
Sur la période 1978-2005 il se situe à 16 800 € *. Reflet de la précarisation de l'emploi (temps partiel et contrats courts) qui tire le salaire vers le bas, cet indice fait même apparaître un recul de 0,5% sur la période 2000-2005. Sale ère dans laquelle nous sommes…
Alors que le salaire moyen par tête augmente, ce nouvel indice, qui tient compte de la qualité de l'emploi, est pertinent. Ce n'est pas le pouvoir d'achat, heureusement, car il ne correspond qu'à 60 à 70 % du revenu total disponible. En effet, les prestations sociales, l'éventuel revenu du patrimoine et le fait de l'augmentation de la population salariée (majoritairement deux salaires dans un foyer**) ont réussi à faire augmenter le pouvoir d'achat des ménages. Sachant que 2 583 € (brut mensuel) est le salaire moyen en France pour un poste à plein temps dans le privé ***, mieux vaut en avoir deux qu’un seul dans son foyer.
Que l’amélioration du niveau de vie de nombre de ménages soit surtout le fruit de la mise sur le marché des conjointes est un bien triste constat ! Certains sont à ce petit jeu financier là les grands gagnants (not. les 35% de femmes cadres) ; d’autres, en travaillant cependant tous les deux, ne permettent à leur famille que la survie.
* Source INSEE in Les Echos du 29 11 07
** Plus de 80% des conjointes ont un emploi contre moitié moins au début des années 60
*** Source INSEE in Agir et Entreprendre (Magazine de la CCI de Lyon n° mars-avril 08)
Sur la période 1978-2005 il se situe à 16 800 € *. Reflet de la précarisation de l'emploi (temps partiel et contrats courts) qui tire le salaire vers le bas, cet indice fait même apparaître un recul de 0,5% sur la période 2000-2005. Sale ère dans laquelle nous sommes…
Alors que le salaire moyen par tête augmente, ce nouvel indice, qui tient compte de la qualité de l'emploi, est pertinent. Ce n'est pas le pouvoir d'achat, heureusement, car il ne correspond qu'à 60 à 70 % du revenu total disponible. En effet, les prestations sociales, l'éventuel revenu du patrimoine et le fait de l'augmentation de la population salariée (majoritairement deux salaires dans un foyer**) ont réussi à faire augmenter le pouvoir d'achat des ménages. Sachant que 2 583 € (brut mensuel) est le salaire moyen en France pour un poste à plein temps dans le privé ***, mieux vaut en avoir deux qu’un seul dans son foyer.
Que l’amélioration du niveau de vie de nombre de ménages soit surtout le fruit de la mise sur le marché des conjointes est un bien triste constat ! Certains sont à ce petit jeu financier là les grands gagnants (not. les 35% de femmes cadres) ; d’autres, en travaillant cependant tous les deux, ne permettent à leur famille que la survie.
* Source INSEE in Les Echos du 29 11 07
** Plus de 80% des conjointes ont un emploi contre moitié moins au début des années 60
*** Source INSEE in Agir et Entreprendre (Magazine de la CCI de Lyon n° mars-avril 08)
dimanche 14 octobre 2007
Le salaire (de la peur)
D’après l’INSEE il y a 2,2 millions de chefs d’entreprises en France et ceux qui dirigent les Groupes du CAC 40 ont un salaire moyen de 2,2 millions d’euros !
Il convient par conséquent, au-delà de ces sommes mirobolantes, de bien faire la distinction entre le Dirigeant d’une Société Anonyme et le Patron de PME/TPE. Le premier est salarié de la structure qui ne lui appartient pas, le second joue en général avec ses propres économies. Cet entrepreneur là, lorsqu’il dirige une entreprise de moins de 50 salariés ne gagne pas plus que le Cadre d’un grand Groupe, à savoir entre 40 et 50 K€ nets par an (In le Monde -Dossiers et Documents- Sept. 2007). Cependant que de risques, que d’imprévus, qui pèsent forcément sur sa rémunération contrairement au salarié. Celle-ci est même une variable d’ajustement dans les petites structures et elle fluctue selon les performances économiques, avec des impacts parfois négatifs sur le train de vie personnel et familial… Selon « Chef d’entreprise magazine » de septembre, la disparité est cependant forte, surtout selon la taille de l’entreprise : les 10% de patrons les mieux payés ont des salaires 5 fois supérieurs à ceux des 10% les moins bien rétribués. Le chef d’une entreprise de 50 à 100 salariés, touche lui en moyenne 110 K€ nets/an.
A côté de cela : 578 K€ par an (en moyenne sur la période 2001-2005) constitue la rémunération de l'Architecte en chef des Monuments Historiques, Gabor Mester de Paradj (In le Monde.fr du 9 10 07). C’est ubuesque à l’heure des sans abris qui campent dans les rues de la capitale en période hivernale faute de logements décents. Ce bougre doit se sentir mal maintenant que tout le monde connaît sa rémunération, historiquement astronomique ! Même si un salaire à 6 chiffres c'est architecturalement très beau : avec 200 K€ nets/an les radiologues que je croyais très bien lotis, eux, font figurent de parents pauvres... Ils gagnent quand même deux fois plus que la moyenne de leurs cousins, les médecins spécialistes !
Il convient par conséquent, au-delà de ces sommes mirobolantes, de bien faire la distinction entre le Dirigeant d’une Société Anonyme et le Patron de PME/TPE. Le premier est salarié de la structure qui ne lui appartient pas, le second joue en général avec ses propres économies. Cet entrepreneur là, lorsqu’il dirige une entreprise de moins de 50 salariés ne gagne pas plus que le Cadre d’un grand Groupe, à savoir entre 40 et 50 K€ nets par an (In le Monde -Dossiers et Documents- Sept. 2007). Cependant que de risques, que d’imprévus, qui pèsent forcément sur sa rémunération contrairement au salarié. Celle-ci est même une variable d’ajustement dans les petites structures et elle fluctue selon les performances économiques, avec des impacts parfois négatifs sur le train de vie personnel et familial… Selon « Chef d’entreprise magazine » de septembre, la disparité est cependant forte, surtout selon la taille de l’entreprise : les 10% de patrons les mieux payés ont des salaires 5 fois supérieurs à ceux des 10% les moins bien rétribués. Le chef d’une entreprise de 50 à 100 salariés, touche lui en moyenne 110 K€ nets/an.
A côté de cela : 578 K€ par an (en moyenne sur la période 2001-2005) constitue la rémunération de l'Architecte en chef des Monuments Historiques, Gabor Mester de Paradj (In le Monde.fr du 9 10 07). C’est ubuesque à l’heure des sans abris qui campent dans les rues de la capitale en période hivernale faute de logements décents. Ce bougre doit se sentir mal maintenant que tout le monde connaît sa rémunération, historiquement astronomique ! Même si un salaire à 6 chiffres c'est architecturalement très beau : avec 200 K€ nets/an les radiologues que je croyais très bien lotis, eux, font figurent de parents pauvres... Ils gagnent quand même deux fois plus que la moyenne de leurs cousins, les médecins spécialistes !
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