Chronique Terrienne n° 152
Si le syndrome de l'imposteur est assez courant (il bien connu des personnes en reconversion professionnelle), il est une attitude fréquente et opposée qui consiste à s'auto-légitimer un peut trop vite, à s'improviser en quelques mois (et souvent quelques clics) "spécialiste" de ceci ou "expert" de cela !
Une faiblesse passagère de sa confiance en soi est légitime lorsque l'on sort de sa zone de confort mais l'arrogance et/ou la méconnaissance de certains me fait parfois penser à des éléphants dans une boutique de porcelaine ! Aborder son nouveau job/posture/statut avec humilité (humble ne veut pas dire être modeste) permet plus sûrement de développer son assertivité, qui est le chemin vers l'autonomie, c'est à dire la saine interdépendance entre humains. Nous en avons particulièrement besoin pour être entreprenant, tel ce petit groupe de professionnels indépendants que j’accompagne actuellement. Certains montent aujourd'hui leur société, d'autres sont déjà depuis quelques temps en activité; leur point commun : accélérer pour décoller.
Je suis convaincu que l'adéquation personnalité/projet, sa légitimité objective avec les points d'appui de l'expérience terrain, l'état d'esprit et la posture personnelle sont les facteurs clefs de réussite d'un lancement d'activité entrepreneuriale. Et ceci est à travailler en profondeur car ne s’impose pas de fait, en général.
Alors que faire face aux imposteurs ? Certainement les confronter sur leur parcours et son véritable fil rouge, mais aussi sur leur pratique et leur déontologie. Enfin, sur ce qu'ils portent comme "force constructive" me semble le plus important. Y'en a marre ainsi des "techniciens" dans nos métiers incarnés où la complexité demande de la subtilité. Les outils ne sont pas l'essentiel. L'éthique se cache aussi derrière la fameuse question de Sénèque : "Pourquoi es-tu plus courageux dans tes paroles que dans ta vie ?" JMP