Chronique Terrienne n° 141
Opérer sa percée en entrepreneuriat nécessite souvent de mettre toutes ses compétences et son énergie dans un combat. L'homme valeureux devra en effet éprouver sa ténacité à l'aune de la réalité.
"Nos fidélités sont des citadelles" disait Charles Péguy. Face à l'accélération du réel, à l'inconstance des hommes et à l'imprévisibilité de la vie, la fidélité apparaît en effet comme une gageure... Qu'est-ce qui nourrit ma vie ? Qu'est-ce qui me porte ? C'est seulement avec les réponses à de telles questions que l'on peut faire preuve de persévérance. Croire suffisamment à son projet pour persister encore et encore. Se faire confiance suffisamment pour endurer les difficultés, encaisser les frustrations, mais en étant fidèle à ses valeurs.
Un ex-DRH de ma connaissance, qui évoquait publiquement l'an dernier être passé "du côté obscure de la force" (sic) en se lançant dans le conseil, me disait cette semaine qu'il abandonnait, "trop dur". Il ne persistera pas.
Se mettre à son compte nécessite d'avoir développé clairement une force de caractère !
Pour avoir échangé avec lui lors de sa décision, il y a 2 ans, il cumulait les changements professionnels mais aussi personnels. Délicat défi en effet. Si j'osais une prescription : ne pas faire tout changer en même temps. Car pour rester ferme et constant, il ne faut pas se sur-adapter en permanence à de nouveaux environnements, mais s'ajuster petit à petit à son but. Donc se donner aussi le temps de se transformer, pour avoir une chance de percer.
Le grand nageur Mark Spitz a dit : "Si je n'y arrive pas, ce ne sera pas parce que je n'étais pas assez motivé. Ce sera uniquement parce que ce n'était pas faisable", lui qui, après 7 médailles d'or aux J.O. de Munich en 1972, décida de stopper sa carrière (...) JMP