J’ai eu le privilège d’écouter Edgar Morin il y a quelques jours. A 86 ans, ce féru de flamenco, est un vieil homme encore bien vert, comme le titre de cette chronique !
Sociologue, philosophe, historien, scientifique, anthropologue, il embrasse toutes les disciplines pour aborder les grandes questions posées à l’homme de notre époque.
On peut certainement qualifier Edgar Morin de "braconnier du savoir" !
Il est l’un des plus grands penseurs de notre temps. Il a publié une quarantaine d’ouvrages dont une œuvre en six volumes intitulée La Méthode (entre 1977 et 2004) dans laquelle il élabore les outils pour penser la complexité qui caractérise les sociétés modernes.
La complexité* se définirait en opposition à ce qui est compliqué : ce qui est compliqué peut se re-fabriquer, ce qui est complexe non… mais peut se ré-inventer !
Interrogé sur la compréhension du monde qui vient, il faut d’après Edgar Morin, notamment savoir être sensible à l’ambiguïté ; tel Pascal qui disait : "Le cœur a ses raisons que la raison ignore". Cet homme jovial et pessimiste à la fois, nous dit ce qui est probable (le pire), en nous expliquant que ce qui est improbable peut toujours arriver… car nos sociétés se sont déjà métamorphosées plusieurs fois depuis la nuit des temps. Se réinventer en se métamorphosant. Ce processus d’autodestruction qui débouche sur une renaissance est-il actuellement en cours ? Nous ne sommes pas capables de le deviner. Je retiens néanmoins que tous nos facteurs de désespérance portent aussi en eux des éléments d’espérance.
* D’ailleurs le mot complexité vient de "complexus" qui signifiait "ce qui est tissé ensemble".
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