Chronique Terrienne n° 140
Je suis rentré dans ce métier d’outplacer en 2008, année d’instauration de la "rupture conventionnelle". Nombre des professionnels que j’accompagne se séparent de leur employeur via ce biais. Cette forme de divorce à l’amiable comporte en effet beaucoup d’avantages lorsque la poursuite d’une collaboration n’est plus possible.
Si l’énorme majorité des RC est homologuée par la DIRECCTE, précisons bien que la preuve d’un conflit entre les parties et ainsi le non consentement complet du salarié reste l’écueil juridique.
Je me souviens avoir organisé en 2012, pour les dirigeants et DRH, un atelier-débat qui s’intitulait : "Accompagner la transition de carrière - Vers une rupture conventionnelle responsable". Devant le succès de ce process de rupture d’un CDI, on s’apercevait déjà 3 ans après sa mise en service d’un effet collatéral pernicieux : "Les chômeurs qui ont le plus de mal à retrouver un emploi -8 mois après leur inscription- sont les bénéficiaires d'une rupture conventionnelle (loin devant les licenciés économiques et autres types de ruptures). Pourquoi ces salariés qui acceptent une séparation à l'amiable ont en fait plus de difficultés que les autres à se recaser ? Sentiment de sécurité que leur a procuré le (gros) chèque qu'ils ont touché de leur employeur… ?" (Le Figaro 16.01.2012)
Ainsi se focaliser uniquement sur le montant du chèque est une erreur, les indemnités sont légales/conventionnelles, donc négocier les leviers permettant de rebondir est beaucoup plus pertinent (surtout avec le délai de carence de Pole-Emploi). Des exemples ? Votre téléphone portable (ou comment ainsi ne pas être coupé brutalement de tout son réseau), une formation renforçant son employabilité (si on a déjà les idées claires à ce stade), et pourquoi pas un accompagnement individualisé ? L'outplacement est un moyen de transformer la difficulté en avenir constructif, avec, cerise sur le gâteau, le fait de gagner souvent de précieux mois… JMP
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