jeudi 20 août 2020

Urb(e)y et Orb(e)y

Chronique Terrienne n° 191 

La relecture, cet été, du "Pouvoir de l'instant présent" d'Ekhart TOLLE, "l'un des livres les plus importants de notre époque" d'après Marc Allen qui en signe la préface (Editions J'ai lu), je la dois à cette cliente qui, il y a quelques années, ne me rapporta pas l'ouvrage que je lui avais prêté. Ce bouquin se retrouva donc dans le top case de ma moto pour notre séjour 2020 en Val d'Orbey, étant tombé dessus quelques jours plus tôt dans le rayon livres de mon supermarché préféré. Le message de cet ouvrage : le problème de l'humanité est profondément enraciné dans le mental lui-même, ou plutôt notre identification au mental. Ekhart TOLLE, qui l'a écrit en 1997, y parle beaucoup de lâcher-prise. L'ego nous orientant beaucoup vers le manque et la peur, donc la résistance, le contrôle, le pouvoir, la cupidité, la défensive et l'hostilité. Si je ne fais pas honneur à l'instant présent en le laissant être, je suis en plein mélodrame. En totale conscience, fini le mélodrame, les choses mauvaises qui arrivent dans la vie des gens résultent de l'inconscience. En totale conscience, aucun conflit ! Distinguons bien notre Vie et nos conditions de vie. Quand une situation ou une circonstance à laquelle on s'est attaché et identifié prend fin, l'esprit ne peut l'accepter (résistance au changement). Le livre se termine ainsi : "Comment savoir si j'ai lâcher-prise ? Quand vous n'aurez plus besoin de poser cette question !" "Il semble bien que le savoir essentiel ne soit pas encore accessible à la vaste majorité". Clamer cette nouvelle "urbi et orbi" dans la petite ville d'Orbey (près de Colmar) et à l'univers entier est mon idée ! JMP


samedi 4 juillet 2020

Mais qui est donc Uncle Ben's ?

Chronique Terrienne n° 190 
A cette question je vous imagine songeur, tant ce personnage est ambivalent de notoriété mais aussi de mystérieux. Si l'un d'entre vous me répondait : "mon oncle d'Amérique", je lui dirais alors sûrement : "un oncle incollable" alors ! Plus sérieusement, l'histoire raciale américaine (dont la guerre de sécession fut le conflit le plus meurtrier du XIXème siècle dans le monde) nous est revenu récemment en boomerang via des manifestations très médiatisées, en pleine crise sanitaire.
Avez-vous entendu parler du livre intitulé "Peau noire, masques blancs" ? Il a été publié chez Seuil en 1952 par Frantz Fanon, un psychiatre antillais (mort algérien à 36 ans en 1961). Il y écrivait : "Vais-je demander à l'homme blanc aujourd'hui d'être responsable des négriers du XVIIème siècle ? (...) Je ne suis pas esclave de l'Esclavage qui déshumanisa mes pères". "Notre humanité", écrit cette fois Frédéric Boyer dans "La Croix L'hebdo" du 27 juin, "c'est de ne jamais enfermer l'autre homme dans les limites dont il ne serait pas responsable et qu'il ne pourrait ni dénoncer ni franchir." Uncle Ben's, pour moi, c'est "toujours un succès" aussi notre patrimoine à tous ! J'ai les mots suivants pour le décrire : jovialité, élégance et humour. Je vous ai vu : vous avez riz ! JMP

mardi 16 juin 2020

Faire de la gratitude une habitude

Chronique Terrienne n° 189
Personne ou presque, pour dire que dans le combat contre cette pandémie, notre nation a fait face. Les grands services publics ont fonctionné, la chaîne logistique et alimentaire ne s'est pas interrompue, le système de santé a tenu, le Ministère des Finances a été au rendez-vous sur les aides... Comme ça semble difficile de parler des aspects positifs... Et pendant le confinement (17 mars/10 mai 2020), beaucoup de gens disent avoir vécu comme une forme de voyage intérieur à poursuivre. Redécouvrir la gratitude et la méditation, quel accostage supérieur ! Expérimenter le silence, le "prendre soin", "l'essentiel dans l'important". S'apercevoir ainsi que nous avons aussi des besoins spirituels à nourrir est une forme de "cadeau" de cette séquence. Nous nous rappelons également maintenant de l'interdépendance des 4 règnes : humain, animal, végétal et minéral. Mais parlons de "Responsabilité", mot qui vient de "Répondre" : exercer sa responsabilité ne peut venir de l'extérieur, comme le dit Martin Steffens "c'est prendre sur soi, à l'avance, non seulement ce que l’on n’a pas prévu, mais ce qu'on aura cherché à éviter (et qui arrive parfois)". Alors quelle réponse à cet épisode extraordinaire vais-je donner dans ma vie, à mon niveau ? A quoi je m'engage ? Le risque poursuit Steffens "c'est que la conscience de notre responsabilité paralyse l'action". Développons donc gratitude, civisme, engagement, fraternité et humour ! JMP

mardi 2 juin 2020

"En 2020 ?" "Je me lavais les mains."

Chronique Terrienne n° 188
Si Ponce Pilate est bien connu dans l'histoire pour s'être lavé les mains à un instant décisif de sa carrière, j'imagine les réponses que devront donner les candidats lors des entretiens de recrutement des années qui viennent sur l'an 2020. Surtout qu'on n'est pas à l'abri de tomber sur un "stakhanoviste du CV", comme un de mes clients en outplacement (cadre sup' de 52 ans) en a fait l'expérience récemment. Il a dû répondre pendant 2h30, à une batterie de questions, toutes plus précises et intrusives les unes que les autres, d'un psy du travail qui cherchait manifestement le fameux "trou" dans son CV ! Il était mandaté par le DG d'un PME qui voulait certainement se sécuriser avec ce type d'exercice. A la question "Que faisiez-vous en 2020 ?" Lui répondre : "Je me lavais les mains" ne suffit pas ! Aujourd'hui, un actif sur 4 craint de perdre son emploi à cause du cette "vacherie" de virus. Et surtout : 43 % des travailleurs indépendants, 42 % des salariés actuellement mis au chômage partiel par leur entreprise, 38 % des actifs aux revenus les plus modestes, 39 % des salariés de TPE. Ainsi il est probable que beaucoup vont devoir refaire leur CV, et pour prouver qu'il n'est pas bidon, ils peuvent désormais compter sur l'Administration... en le faisant certifier par la CNAV (l'assurance retraite qui possède les data : en tout cas, vos emplois salariés en France). Je repense à Idriss Aberkane* qui avait fait cette blague au Colloque 2018 de l'EMCC : "Aux US, ils ont Steve Jobs. Nous on a Paul Emploi." JMP

*Je n'ai pas dit que son CV, à lui, était "dopé"...

lundi 27 avril 2020

Comment faites-vous pour ne pas changer ?

Chronique Terrienne n° 187
"Certains ce mettent en valeur, ils feraient mieux d'en avoir..." était récemment le fond de ma pensée (voir ma CT 186). Et vous aujourd'hui, dans cette crise, quel basculement s'opère en vous ? La hiérarchie de vos valeurs s'est-elle modifiée significativement ? Vous sentez-vous vivre réellement une rupture ? Votre état d'esprit évolue t'il avec ces évènements et ce confinement ? Comme je l'évoque souvent, la transition est le vécu intérieur du changement. Quelles émotions reviennent particulièrement ? Quel questionnement sur ma vie professionnelle, ma vie tout court peut-être ? Si vous ressentez la nécessité de vous réaligner, entre vos valeurs et votre activité, pour nourrir des besoins plus profonds : réelle utilité, vraie contribution, partage, sens, humanité... Je vous invite alors à la "conversion personnelle" en menant une réflexion, avec la force du "peut-être", que ceux qui sont du "monde" avec leurs seules préoccupations d'efficacité et de réussite ne savent faire. Un cheminement qui permet de creuser, d'élargir, de relier. Nier ses failles et chercher des garanties nous pousse au "dévivre". Faire son œuvre de vie... car œuvrer veut dire "ouvrir", s'ouvrir à l'autre, éprouver le désir d'une relation vraie... Je vous enjoins donc à déjà prendre conscience que vous vivez bien une transition. Alors pour changer, je vois deux solutions : soit vous cliquez sur un "bricolo du transit", soit vous appelez un expert de la transition !
C'est vous qui voyez. JMP - AdC, Epauler pour transformer. -


mardi 21 avril 2020

CoVidOpportunistes !

Chronique Terrienne n° 186
Depuis plus d'un mois maintenant, dans ce confinement lié à la crise sanitaire du CoVid-19, je vois apparaître nombre d'initiatives positives dans mon entourage professionnel (et vous savez que mon réseau relationnel est large). En situation de crise, nous le savions et nous le constatons en ce moment, certains vont révéler des besoins extrêmement basiques quand d'autres auront la force d'âme de penser à autrui. Mais le fait est, que parfois, ce n'est ni dans la discrétion, ni dans la modestie. "Te voilà à ce point désœuvré (et en bonne sécurité matérielle évidemment) que tu débordes aujourd'hui d'activités nouvelles ?" Quelles soient présentées sous la forme de solidarité, de bénévolat ou bien payantes, tous, nous tentons de nourrir nos besoins psychologiques à travers notre comportement. Et actuellement, certains "en font tout un plat" sur les réseaux sociaux, pour se faire remarquer, reconnaître et loués dans de nouveaux rôles valorisants. Le déni de ses propres besoins (immaturité) côtoie parfois l'hypocrisie, et bien évidemment des tactiques "business". "Coacher sans intention" me martelait un des mes superviseurs il y a quelques années. Que peuvent inspirer ces "leaders improvisés" qui ne trouvent leur légitimité que dans la suractivité ? Savoir quelle est sa juste place avec humilité, quel est son vrai domaine de compétences et là où il s'arrête ? La tempérance éprouve nos désirs et les purifie. Fébrile et oscillant ou bien constant et intègre pour porter vraiment du fruit, durablement ? Alors altruistes ou bien opportunistes ? JMP

 

mercredi 1 avril 2020

Ladvator temporis acti ("C'était mieux avant")

Chronique Terrienne n° 185
"A Munich, une vingtaine de linguistes travaille à un projet titanesque de dictionnaire exhaustif de latin. Le "Thesaurus linguae latinae" est en cours depuis... 125 ans ! Quand on leur demande pourquoi des collégiens devraient aujourd'hui entonner le "Rosa, rosa, rosam" qui a plongé des générations entières dans un ennui presque existentiel, chanté par Jacques Brel, ils ne savent plus par où commencer".* "C'est un regard sur un monde fascinant dans lequel on peut voyager", dit Michael Hillen. "C'est aussi le monde dont nous venons, des livres de cuisine aux traités de philosophie", renchérit Manfred Flieger. Leur argumentaire est sans fin : "Grâce au latin on comprend les processus de réception, puisque c'est lui qui nous a apporté l'héritage grec" ; "Il permet de comprendre comment une langue fonctionne, comment la communication entre deux personnes réussit" ; "Il aide à s'orienter dans d'autres langues". En effet, mes années de latin en secondaire me permette d'être plus familier avec notre langue dite morte. Si la raison sociale de ma SAS est "Auxilium Mutationi" (interprétation latine "d'Accompagnement du Changement") c'est parce que j'épaule mes clients dans le "Hic et nunc" ("ici et maintenant"), sachant que "Eadem sunt omnia semper" ("Rien ne change... vraiment"). Entre "Otium et negotium" (oisiveté/loisir et négoce/affaires) pendant ce confinement, je crois au "Mens sana in corpore sano" ("Un esprit sain dans un corps sain") et avec "connardevirus" coronavirus** on peut dire aujourd'hui, au pic de la pandémie dans notre pays : "Perfer et obdura" ("supporte et résiste"), mais aussi malheureusement "Alea jacta est". JMP


* In "Les Echos" (17 Janvier 2020)
** "Coronavirus" est le nom d'un aurige (chauffeur de chars) dans "Astérix et la Transitalique" (2017), assisté de son fidèle Bacillus.

mercredi 25 mars 2020

"J'accompagne, tu accompagnes..."

Chronique Terrienne n° 184
"Accompagner" semble vraiment à notre époque le mot magique d'une posture professionnelle idéale ! "Tous à la maison, Dunod vous accompagne pendant le confinement", mon banquier dit m'accompagner lui-aussi, tout comme mon magasin de bricolage (!) ainsi qu'une kyrielle de métiers (agents immobiliers, avocats, architectes et prestataires en tout genre...) Or, en n'étant guère précis (par malice), on gomme du vocabulaire la réalité qui est souvent : vendre, écouter, conseiller, accueillir, transmettre, former, fournir etc... Mais l'accompagnement recouvre en effet nombre de vocations et de postures professionnelles. Je vais tenter d'y apporter un peu d'éclairage, moi qui ai démarré ma carrière en 1984 en tant qu'Attaché Commercial et non "Conseiller", ou mieux "Ingénieur" Commercial" ! Rester dans la confusion, c’est refuser de donner du sens à ce qu’on fait quand on dit accompagner. C'est, vous l'aurez compris, évidemment exclure clairement les pratiques qui ne sont ni de près, ni de loin, de l'accompagnement. "La posture d’accompagnement confronterait à un ajustement de l’action à la demande particulière corollaire d’une attitude d’effacement, de mise en retrait, consistant à ne pas faire ni dire à la place de l’autre" écrivait Maela Paul en 2002 (CNAM et Université de Nantes) in "L’accompagnement : une nébuleuse." Pour moi, accompagner signifie épauler un individu d'un point A à un point B (son objectif à lui, pas le mien) en toute sécurité (respect du libre arbitre, confidentialité etc...) sur une durée de quelques mois (le coach étant biodégradable ;-) JMP



samedi 22 février 2020

Qu'est-ce que l'échec nous apprend ?

Chronique Terrienne n° 183
Pour sécuriser son activité professionnelle, qu'est-ce que l'échec nous apprend donc ?
Parce que "Quand survient l'épreuve, il est trop tard pour préparer notre âme à l'assumer" disait Sénèque, je crois utile aux entreprenants, et particulièrement aux entrepreneurs, de creuser à la fois leur définition de l'échec et de conscientiser l'impact qu'il pourrait avoir sur leur vie, le jour où. Je les invite à lire par exemple "Vertus de l'échec" du philosophe Charles Pépin. Pour moi, en parler ne doit pas être tabou, car c'est salutaire. Notre vie n'étant "finalement" qu'une succession de "fins" ! Se donner le droit à l'erreur n'est-il pas en fait le premier pas vers l'audace et la confiance en soi (qui va avec) ? "La pierre précieuse ne peut être polie sans frottements, et l'homme ne s'accomplit pas sans subir d'épreuves." (Pensée bouddhiste)
"Avant d'être cassé, vous ne savez pas de quoi vous êtes fait" a également dit Ziad K. Abdelnour. C'est un fait que j'ai vérifié personnellement. Encore faut-il savoir tirer les enseignements de ses difficultés en osant se remettre un peu en question, pour rebondir durablement. JMP

"Rebondir après l'échec, les clefs" le lundi 30 Mars (12h00/13h15) à Crolles 38.
Une conférence de Jean-Michel PONCET (Entrepreneur & Coach Pro certifié CT)
S'inscrire : https://www.gresibusiness.fr/tempsforts/academie/le-programme-edition-2020/rebondir/ 

GRESI BUSINESS Académie : 2 jours pour lancer, développer et sécuriser son business (30/31 03 2020 Espace Andréa Vincent)

Ma Chronique du 24 novembre 2007 : "Échec… (brillant ou mat ?)"
http://accelerateur-de-croissance.blogspot.com/search/label/%C3%A9chec

dimanche 19 janvier 2020

Comme une fleur...

Chronique Terrienne n° 182
Dans ma Chronique Terrienne n° 173 de mai 2019 (Quel est le coût émotionnel d'une transition professionnelle ?) j'évoquais la consommation d'énergie d'une période de difficultés. Donner du sens à ce que nous vivons, pour rebondir, surtout en situation délicate, est un travail intérieur qui d'ailleurs nécessite quatre fois plus d’énergie pour "digérer" que pour "ingérer". Alors dans ces cas là, je choisis des "béquilles" (un canne ou un piolet si vous préférez*) : mes outils s'appellent méditation, sophrologie, ostéopathie, mais aussi homéopathie ou bien, j'y viens, les fleurs du Dr. Bach. En huiles essentielles, élixirs floraux et autres compositions, la naturopathie c'est bio., c'est bon ! Ces cocktails harmonisent nos humeurs (et évitent ainsi une forme de yoyo émotionnel) et certains compléments alimentaires naturels permettent de renforcer l'organisme lorsqu'il est fortement sollicité. Parfois, il suffit de quelques gouttes de lumière dans notre vie, avec les prises de conscience qui vont avec. Dire qu'il y a 15 ans, j'ai discuté d'un poste de Directeur Opérationnel au Laboratoire DEVA, l'acteur français du secteur, basé à Autrans dans le Vercors. Je n'y suis finalement pas rentré mais j'ai notamment retenu la phrase de Gandhi : "Prends soin de ton corps, pour que ton âme ait envie d’y rester." JMP

* A chacun de trouver ce qui est bon pour lui.

samedi 28 décembre 2019

Chanson(s) pour Alex.

Chronique Terrienne n° 181
"Nos vies sont dans les chansons, de Voulzy et Souchon" chantait Pascal Obispo en 2018. Il a écrit aussi "On n'est pas seuls sur la terre, me dit un jour l'homme de fer..." C'est ce j'évoquais récemment à Alex., un client, au parcours de résilient.
"Pour me comprendre, il faudrait savoir qui je suis. Pour me comprendre, il faudrait connaître ma vie. Et pour l'apprendre, devenir mon ami..." composait Michel Berger. Mais résonnent aussi ces mots de Francis Cabrel dans "Les gens absents": "J'ai passé l'hiver... C'est comme le désert... Le cœur à l'envers... On voit au travers..." Et il poursuit : "On tombe chacun à son tour, entre les griffes du rapace, le seul remède, c’est l’amour, d’ailleurs, c’est pour ça qu’on court, d’un bout à l’autre de l’espace..." dans "Partis pour rester". "Écoutez d'où ma peine vient"... est un titre d'Alain Souchon qui a déjà 12 ans. Comme lui, j'aime la musique légère et les paroles profondes. "Derrière les mots" figure sur leur fameux album commun de 2015. Mais "Il y a quelque chose caché derrière..." dans "ce paradoxal système"... chantait Laurent Voulzy en 1992 ; et déjà des pochettes, dans la nature, des silhouettes... "On ne force pas les règles de la chance, la réussite, on l'appelle aussi patience..." a chanté (le talentueux pianiste) William Sheller dans Joker Poker ! JMP


dimanche 15 décembre 2019

Croissance (croix sens)

Chronique Terrienne n° 180
Pourquoi donc avoir baptisé ce Blog "Accélérateur de Croissance" en 2007 lors de sa création ? Si l'accélérateur vient en effet d'une analogie motarde, le terme croissance n'est pas économique, vous l'aurez compris. C'est de croissance intérieure donc je parle plutôt. Un développement identitaire et relationnel qui doit nous obliger à offrir au monde une personnalité à la fois unique et cependant équilibrée. Parce que la non-croissance conduit forcément pour moi à la résignation d'être pleinement et vraiment soi-même et à une forme de médiocrité (consistant à se satisfaire d'une vie "pas plus pire qu'une autre"); il convient d'avoir la volonté de se bonifier au fil du chemin. La frustration qui grignote de l'intérieur et qui rend les gens aigris, ou bien éteints avec le temps, ainsi que la victimisation d'être ce pauvre petit "Calimero" qui n'a pas eu de chance dans la vie, sont également deux conséquences significatives de cette non-croissance. Frédéric Lenoir, mon conscrit, dit que tout chemin de vie est de passer de l'inconscience à la conscience et de la peur à l'amour*. Alors, lorsque la bifurcation se présente dans nos parcours, à la croisée des chemins : changer de cap ! Ne continuez pas sur cette voie. D'autres chemins sont à prendre possiblement. Le sens de notre vie, notre orientation, est à 80% endogène. Ne l'attendez pas d'autrui. C'est un travail personnel que nul "être debout", autonome et contributeur, ne peut s'épargner. Faute de croissance, pas de sens pour irriguer sa trajectoire; comme partir sans essence dans son réservoir ! JMP


* "La Consolation de l’ange", Albin Michel, Novembre 2019.

samedi 30 novembre 2019

SPIRI-TU-ELLE

Chronique Terrienne n° 179
Je pense que la plus grande tragédie de la vie n'est pas forcément la mort, mais ce qui meurt en nous pendant que nous vivons. Et c'est souvent notre âme d'enfant qui disparait (souvent avec la quarantaine, parfois bien avant), une forme d'enthousiasme, de créativité, d'insouciance bien sûr mais surtout d'ouverture inconditionnelle au monde. "L'homme pense, Dieu rit", pour citer Milan Cundera, et nous humains sur-utilisons trop souvent notre néo-cortex avec ses capacités à classer, évaluer et juger tout et tous. Ceci se faisant au détriment de notre cerveau limbique, celui où l'on devrait puiser indéfiniment ce sentiment de joie, si cher à Spinoza ! A critiquer, jalouser, se comparer, coller des étiquettes, généraliser, reprocher, exiger, culpabiliser, moraliser etc., on en devient soi-même aigris. Et on ne peut proposer ainsi à l'autre le meilleur de nous-mêmes. "Deux sortes d'êtres que je ne peux pas supporter, disait Gustave THIBON*, ceux qui ne cherchent pas Dieu et ceux qui s'imaginent l'avoir trouvé." Il ajoutait : "Dans l'ordre économique, les affamés cherchent la nourriture ; dans l'ordre spirituel, c'est la nourriture, étalée à profusion, qui s'offre en vain aux affamés." Ecouter son cœur, s'élever, se focaliser sur l'essentiel, l'amour, la voie est spiri-tu-elle ! "Le Divin parle dans le silence du cœur. L'écoute est le début de la prière." (Rumi**). JMP

* Gustave Thibon (Métaphysicien et poète, ami de la philosophe Simone Weil ; 1903-2001) in "L'ignorance étoilée"
** Djalâl ad-Dîn Rûmî est un mystique musulman persan du XIIIème siècle : "Hier j'étais intelligent, alors je voulais changer le monde. Aujourd'hui je suis sage, alors je veux changer ma personne."


mardi 29 octobre 2019

Avoir une pratique

Chronique Terrienne n° 178
Avec l'arrivée de nombreux "bébés coaches" toutes les années sur le marché Français, depuis 12 ans que je suis dans le métier, je constate que pour beaucoup d'impétrants, peu d'élus... qui pratiquent vraiment le coaching. Avoir une activité qui nous amène quotidiennement à accompagner des clients (volontaires et solvables) n'est en effet plus très aisé, tant l'offre d'accompagnement est aujourd'hui pléthorique. Le référentiel de compétences de l'EMCC (Conseil Européen du Coaching), ma fédération professionnelle, la plus importante en France aujourd'hui, retient huit catégories de compétences du coach à développer via une pratique régulière : la conscience de soi, l'engagement pour le développement personnel et professionnel, la gestion du contrat, la construction de la relation, l'accompagnement de l’émergence de prises de conscience et d’enseignements, l'orientation sur le résultat et l’action, l'utilisation des modèles et techniques et enfin l'évaluation. On peut aussi parler d'hygiène du coach d'ailleurs quand à l'espace de supervision, et de thérapie, dont le coach pro doit faire une utilisation régulière au bénéfice d'une relation ajustée vis-à-vis de ses clients. Clients à qui il doit offrir la stabilité par sa stabilité intérieure, sa stabilité familiale, sa stabilité sociale et économique... bref, l'équilibre est au cœur d'une vocation réussie. Donc, choisir un coach aligné (entre ses valeurs et une activité réelle), ce qui se voit à travers sa congruence ; c'est un coach qui épaule vraiment, en inoculant l'énergie positive et l'enthousiasme qui font avancer ! JMP


lundi 16 septembre 2019

Déontologie, mon amie

Chronique Terrienne n° 177
Un coach pro. certifié par une école sérieuse et reconnue, doit ensuite pour pratiquer, proposer un "écosystème professionnel sain" à ses clients. Il doit notamment adhérer à une des Fédérations Professionnelles du Métier. Celle-ci, au-delà de son référentiel de compétences,  peut être un "tiers de confiance médiateur" pour les éventuels recours clients. Mais devenir membre d'une communauté-métier représentative est surtout un acte objectif fort sur des engagements de bonne pratique, via le respect d'un code de déontologie : discrétion et confidentialité, parité et confrontation, travail sur soi et supervision, formation et progression permanente etc... (des points de repère qui nous éloignent ainsi du gourou autoproclamé).
Si je suis membre de l'EMCC France (Conseil Européen du Coaching, du Mentorat et de la Supervision), c'est pour exercer selon des protocoles conçus pour sécuriser mon activité et mes clients. Je me suis également investi dans le développement de l'Antenne Dauphiné-Savoie, faisant passer le nombre de coachs pro. adhérents EMCC de 5 à 75 -entre 2013 et 2019-. J'ai organisé et/ou supervisé plus de 30 évènements locaux et notamment des "ateliers de professionnalisation". J'ai animé celui sur "l'éthique et la déontologie du coach pro." à plusieurs reprises où l'on décortique notre code (partagé par plus de 18 000 coachs pro., rien qu'en Europe) et l'on travaille sur des dilemmes, propre à nourrir notre réflexion éthique personnelle. 

"La plus haute récompense du travail n'est pas ce qu'on en retire, mais ce qu'on en devient" a dit John Ruskin. JMP

Lien code déontologie EMCC France : https://www.emccfrance.org/deontologie-coach-mentors
... et relire ma CT 126 : "Tous coachs ? " :
http://accelerateur-de-croissance.blogspot.com/2014/02/tous-coachs.html